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La question de « l’appartenance locale et ses droits » est encore trop peu étudiée en ce qui concerne les villes ottomanes. Il n’est souvent pas aisé de comprendre les limites administratives qui délimitaient l’appartenance à la ville, ni de savoir à partir de quel moment les individus étaient considérés comme des résidents permanents par les instances administratives. Alors que les règlements administratifs semblent établir une ligne de partage très claire sur les droits (de résidence et de travail) et obligations (fiscales par exemple) des résidents permanents d’une part et des « gens de passage » de l’autre, les études sur les sources montrent bien souvent que les villes ottomanes vivaient par la grande mobilité de ses habitants, brouillant la distinction entre habitants permanents et « étrangers » ou gens de passage.
Nous observons souvent comment malgré les réglementations ou interdictions formelles, les nouveaux arrivants réussissaient à exercer un métier ou bien à légitimer leur droit de résidence dans les villes, faisant usage des instances judiciaires (tels les tribunaux des cadis) ou bien en mettant à leur profit certaines institutions (tel le quartier, le mariage ou bien les hans).
Dans ce séminaire nous voudrions aborder la question de l’appartenance locale par les recours en justice plus particulièrement. Nous ferons place à des recherches sensibles sur la classification juridique que les administrations effectuaient des citadins et son implication sur le statut juridique de ces derniers d’une part (sakin/résidents versus misafir/non-résidents par exemple) et à ceux portant sur la capacité des individus à pouvoir mobiliser les instances et moyens (comme le kefalet/système des garants) juridiques, afin de pouvoir légitimer leurs droits d’appartenance à la ville.