Aurélie Stern soutiendra sa thèse de doctorat en études politiques intitulée Rêve d’une union turcique ? Les relations entre les promoteurs d’une turcité unie de Turquie et d’Azerbaïdjan (1990-2020) , préparée sous la direction d'Hamit Bozarslan et Füsun Üstel, à l'EHESS, 54 boulevard Raspail Paris le 15 novembre 2021 à 9h.
Avec l’effondrement de l’Union soviétique, les habitants de la République de Turquie ont pour la première fois depuis soixante-dix ans de soviétisme pu renouer contact avec ceux des autres républiques turciques que sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, et le Kirghizstan. Le monde découvrit l’expression de « monde turc », allant « de l’Adriatique jusqu’à la grande muraille de Chine » selon la formule de l’ancien président turc Suleyman Demirel. Ce fut une période d’effervescence pour les nationalistes (pan)turquistes qui rêvaient de fonder une union turcique sur la base d’éléments culturels, éducatifs, et économiques. Notre thèse se propose de faire une histoire des promoteurs d’une turcité unie en Turquie comme en Azerbaïdjan entre 1990 et 2020 à travers les témoignages d’idéologues et de militants turquistes, mais aussi d’enquêtes d’opinion. C’est ensuite l’évolution de la coopération entre les différents États turcophones, et la place qu’à l’idée de turcité commune dans le cadre de ces relations, à la lumière des rapports d’activité de certaines organisations de coopération qui est au centre de notre travail. Dans ce cadre, les bases de certains projets comme la création d’un alphabet, d’une langue littéraire et d’un manuel d’histoire communs au monde turc ont été posées, mais seulement une partie de ces projets a aboutie. Outre cela, un aspect unilatéral des relations entre les républiques turciques est la production médiatique utilisé comme outil d’influence part la Turquie à l’égard du monde turc.