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Chercheuse associée. Chargée de Recherches – F.R.S.-FNRS
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Informations diverses:

Présentation

S. Derwael est titulaire d’un doctorat en « histoire, art et archéologie » de l’Université de Liège et de Sorbonne Université (mandat d’aspirante F.R.S.-FNRS). La monographie issue de ce travail, « La tête végétalisée dans les décors romains. Origine d’un thème ornemental », est parue chez Brepols en 2023. Entre 2017 et 2021, elle travaille en tant que chargée de projet au Gallo-Romeins Museum de Tongres, où elle coordonne les recherches du projet « Civitas Tungrorum ». Commissaire de l’exposition « Dacia Felix. Grandeurs de la Roumanie antique » (festival Europalia 2019-2020), elle co-écrit le catalogue paru en 2019 en français et néerlandais. En tant que Chargée de Recherches du F.R.S.-FNRS (2021-2024), elle travaille sur L’hybride humano-végétal dans les décors et l’imaginaire romains, afin de nuancer la trompeuse identification de « Maîtres de la végétation » et d’explorer la dimension liminale de ces figures de l’altérité. Les actes du colloque international L’hybridité humano-végétale en Méditerranée antique. Images, contextes et transferts culturels organisé avec Ch. Mazet (British Museum) à Rome en 2023 (Academia Belgica/École française), pour lequel elle a remporté le prix Symposium Academiae Belgicae, sont en cours de publication chez Peeters. Elle est administratrice de la base de données open access Diphuès - iconothèque de l’hybride humano-végétal, fruit de ses recherches sur les têtes et corps humano-végétaux.

S. Derwael bénéficie d’un large réseau de collaborations internationales dans lequel elle a pu développer et enrichir son expertise. Elle est chercheuse associée de l’IFEA depuis 2020, responsable du volet romain de la banque d’images du programme Through the Vortex (McGill University / Université de Montréal) depuis 2022, et éditrice des provinces gallo-romaines du catalogue interactif du programme international Gardens of the Roman Empire (Cornell University / NY University / Dumbarton Oaks-Harvard / AOROC-CNRS-ENS-PSL) depuis 2024. Elle est également membre de diverses associations internationales : l’ESEH (European Society for Environmental History), l’AIPMA (Association internationale pour la peinture murale antique), l’AFEMA (Association francophone pour l’étude de la mosaïque antique) et l’AIEMA (Association pour l’étude de la mosaïque antique) dont elle a rejoint le Conseil d’Administration (2025-2029).

Consacrées à la culture matérielle et visuelle du monde romain, appréhendée sur le temps long – du IIe s. av. J.-C. au VIe s. apr. J.-C. – et dans l’ensemble des provinces, entre perspectives globale et locales, ses recherches consistent en une approche comparative transmédiale de l’art et du système ornemental. Elles portent plus particulièrement sur l’imaginaire végétal, l’hybridité, le rapport à la nature et le concept de frontière/limite. La méthodologie développée, interdisciplinaire, concilie les approches formelle, sémantique, phénoménologique et sociétale, pour une meilleure compréhension du système de pensées des Romains et des transferts culturels de Méditerranée antique. Les humanités numériques y sont largement exploitées, à travers le développement de bases de données et une réflexion méthodologique sur leur partage open access. Grâce à un travail de muséologie et de vulgarisation, la valorisation du patrimoine et la diffusion des savoirs de sciences humaines auprès du grand public font également l’objet d’une attention particulière.

 

Programme de recherche actuel : VegArch – Végétalisation de l’architecture antique

Les formes végétales constituent assurément l’un des thèmes les plus féconds de l’art romain. Plantations artialisées des jardins et variantes figurées des décors envahissent tous les espaces de vie, ponctuant le bâti d’une végétation plus ou moins discrète ou prodigue. L’abondance des nouvelles découvertes et l’attention accrue portée aux écofacts dans les provinces soulignent la nécessité de synthèses régionales et d’une étude comparative globale. Le programme VegArch vise à étudier la végétalisation de l’architecture dans l’ensemble du monde romain, du IIe s. av. J.-C. au VIe s. apr. J.-C., dans une perspective totale et interdisciplinaire conjuguant les approches formelle, sémantique, phénoménale et sociétale. À travers l’analyse comparative transmédiale et des études de cas approfondies et contextualisées, il s’agira d’éclairer les modalités de coordination entre architectes, imagiers et jardiniers pour établir comment les diverses formes végétales (inter)agissent et dialoguent avec leur environnement construit, paysager et humain, définir leur spectre sémantique et préciser leur rôle dans l’expérience polysensorielle des espaces bâtis, entre perspectives globale et locales. Dans une société où les mondes sensibles et numineux sont imbriqués selon une pensée analogique dans le rapport à la nature, la végétalisation de monuments construits, empreintes physiques de l’humain sur son environnement et lieux de différentes expériences du réel, pose la question du rôle de l’imaginaire végétal dans la relation des Romains à la nature. Ce projet soulève une problématique historique d’actualité, celle du rapport de l’homme à son environnement naturel. Il remettra nos disciplines au cœur de la réflexion sociétale en invitant à repenser l’opposition moderne entre nature et culture, à réfléchir aux façons dont la végétalisation de l’architecture peut refléter, voire conditionner, notre rapport au monde.