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D'un monde sans limites vers un monde clos : le cas de la Turquie

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Intervention en turc

Organisé par l’Axe AMiMo de l'IFEA en collaboration avec l’Association pour les recherches sur les migrations (GAR)

Hakan Ünay (Association pour les recherches sur les migrations - GAR)

 

Dans cette étude, on s’interrogera sur le passage du monde sans frontières (borderless world) à celui de monde clos (walled world) en se concentrant sur le cas de la Turquie. Le monde sans frontières, en particulier après l’effondrement du mur de Berlin, est devenu l'un des concepts symboles de la mondialisation. Cependant, cette situation n'a pas duré longtemps, car avec le 21e siècle, les pays du monde entier sont entrés dans une course afin de fermer leurs frontières avec la construction de murs afin de lutter contre l'immigration. Dans cette étude, la Turquie est examinée comme l'un des pays de ce monde clos car c'est un pays de destination et de transit sur la route de la migration et la plupart de ses frontières sont bordées de murs. En effet, si la Turquie est un pays dont les frontières se construisent, à l’opposé, ses frontières sont limitées par des murs. Les frontières de la Turquie ont été fermées avec des clôtures en fil de fer et des murs par des pays voisins comme la Bulgarie et la Grèce. La Turquie construit un mur aux frontières de l'Irak, de la Syrie et de l'Iran. La principale motivation de la construction des murs est d'empêcher les migrants irréguliers d'entrer dans le pays.
Cette étude évalue également la migration dans le contexte d'une approche sécuritaire non traditionnelle en s’appuyant sur la notion de technologie de pouvoir de Foucault dans l’explication de la construction des murs. Le « mur » n'est pas considéré uniquement comme un outil politique physique. C’est une technologie de puissance avec un arrière-plan théorique et philosophique. Cette étude démontre, à travers l'analyse critique de la gestion des frontières de la Turquie, devenue l'un des pays les plus clos, que le monde « sans frontières » est devenu un monde « clos ».