Henri Metzger

Né à La Tronche le 19 août 1912 et mort à Vaison-la-Romaine le 2 octobre 2007, Henri Metzger était un archéologue et helléniste français. Après des études à l'École normale supérieure et l'obtention d'une agrégation de lettres classiques, il devient membre de l'École française d'Athènes (1938-1939 ; 1940-1945) puis de l'Institut français d'archéologie d'Istanbul (1945-1947). Docteur en 1950, il accomplit la majeure partie de sa carrière à l'université de Lyon (chaire d'Histoire de l'art antique) et a été directeur de la mission archéologique française de Xanthos et du Lethôon, en Lycie (Turquie), de 1962 à 1978. Il a dirigé l'Institut français d'archéologie d'Istanbul de 1975 à 1980 et a été élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1989 au fauteuil de Paul Imbs.

Sa nomination, en 1975 à la direction de l’Institut français d'archéologie d'Istanbul fut pour cette institution le signal d’une renaissance. Premier directeur résidant depuis 1955, il élargit l'horizon scientifique de l'Institut à l’étude de la Turquie moderne et contemporaine, et l’Institut d’archéologie devint l’ « Institut français d’études anatoliennes ». Nul ne s’étonnera que le directeur ait apporté tous ses soins à l’enrichissement et à l’aménagement de la bibliothèque. Il prit aussi très au sérieux la gestion matérielle de l’ancien pavillon des drogmans. Les pensionnaires et les hôtes de passage purent bénéficier d’une eau courante qui n’était désormais plus coupée plusieurs fois par jour.

Pour une biographie plus complète accompagnée de sa bibliographie, voir une nécrologie écrite par Christian Le Roy, Jean-Jacques Maffre et Olivier Pelon dans Revue archéologique, 2009/2, n°48 :

(extrait) 'L’autre grande aventure de sa vie fut, pour Anne et lui, la fouille de Xanthos et du Létoon. La fouille de Xanthos fut ouverte en 1950 par Pierre Demargne et Pierre Devambez ; Henri Metzger la rejoignit dès 1951 pour ne plus la quitter. C’était la première fouille en Lycie depuis les explorations du XIXe siècle.Les conditions de transport, de travail, d'hébergement et de nourriture étaient rudes. En 1954, il fallait cinq jours de piste et de cabotage pour aller d'Antalya à Xanthos. Quant au village adossé au site, Metzger aimait à citer la conclusion de Kalinka, écrite en 1892 mais toujours d'actualité en 1950 (TAM, II, 1, p. 100) : et hodie loco urbis tamdiu magnificae vilis et tenuis Turcorum vicus torpet et languet cui nomen est Kinik. Au bord du fleuve, la petite maison de fouilles avait un toit de terre très perméable à la moindre pluie. Tout l'outillage et l'essentiel du ravitaillement venaient par camion d'Istanbul et, les tracteurs étant inconnus, étaient hissés à dos d'homme jusqu'au chantier. Fethiye n'était qu'une petite sous-préfecture qu'un séisme allait presque complètement détruire en 1953. Par chance, les archéologues purent compter sur l'aide des ingénieurs français qui dirigeaient alors l'exploitation de la mine de chrome locale. Que Demargne, Metzger et les architectes Coupel et Prunet aient, dans de telles conditions, renouvelé notre connaissance de l'architecture lycienne, mis en évidence les courants artistiques et commerciaux reliant la Lycie aux cités de la mer Égée, et aient enfin abouti à une publication quasi définitive des « Xanthian Marbles » du Musée britannique, en dit long sur la justesse de leurs choix et la qualité de leur travail...' (la suite).

Notons aussi la publication d'un Guide de Xanthos publié en 1966.

Voir aussi une page, écrite par Jacques des Courtils, consacrée aux fouilles d'Henri Metzger à Xanthos et au Létôon dans laquelle on trouve des détails sur ses travaux et découvertes (cliquez ici).