Turquie et Chine : une nouvelle entente en Eurasie ?

Turquie et Chine : une nouvelle entente en Eurasie ?

Tolga Bilener (Université Galatasaray)

Situés aux deux extrémités du continent asiatique, la République de Turquie et la République populaire de Chine continuent d’approfondir leurs relations bilatérales dans plusieurs domaines, notamment en ce qui concerne les échanges économiques depuis le début du 21ème siècle. Alors qu’elle n’était qu’un partenaire marginal il y a une dizaine d’années, la Chine est désormais devenue, avec un volume commercial annuel de 26 milliards de dollars, le troisième partenaire commercial de la Turquie. Même si le déficit commercial en faveur de la Chine demeure un problème structurel, les liens économiques se développent et se diversifient. Les investissements et acquisitions chinois augmentent dans le secteur minier, dans les infrastructures portuaires et autoroutières, dans le commerce numérique ou dans le secteur énergétique, sans oublier la diplomatie vaccinale de la Chine.  

Les deux pays célèbrent en 2021 le cinquantenaire de leurs relations diplomatiques et affichent à l’occasion la volonté d’aller plus loin parce que, d’une part, les relations de la Turquie avec ses alliés traditionnels occidentaux sont de plus en plus dégradées, et de l’autre, la stratégie chinoise concernant les nouvelles routes de la Soie voit la Turquie comme un pays important. Même si les points de convergence et la détermination de coopérer ne manquent pas, ce rapprochement est quand même limité par des facteurs tant internes qu’externes, comme la question ouïghoure ou l’appartenance institutionnelle de la Turquie à l’alliance occidentale. Quoi qu’il en soit, l’avenir des relations entre la Turquie et la Chine sera aussi déterminé par l’évolution de l’équilibre des puissances sur le plan international.

Tolga BILENER, docteur en sciences politiques, après une licence à la Faculté des Sciences politiques de l’Université d’Istanbul, a fait son master en relations internationales à l'Université Paris-II (Panthéon-Assas) en tant que boursier de la Commission européenne dans le cadre du programme Jean Monnet Sa thèse de doctorat, sous la direction de M. Jean Marcou, à Sciences-Po Grenoble, porte sur les relations turco-chinoises. Soutenu en 2018, ce travail est publié chez l’Harmattan l'année suivante, sous le titre "La Turquie et la Chine: une nouvelle convergence en Eurasie?". Il a publié en 2020 (en turc) “Diplomatie et traités internationaux en Anatolie ancienne selon les tablettes de Kültepe/Kanesh”. T. Bilener travaille actuellement à l’Université Galatasaray (Istanbul) comme maître de conférences associé, au sein du département de relations internationales. Il est chargé des cours sur le Moyen-Orient, l'Asie orientale, la Sécurité internationale, ainsi que l'Histoire de la diplomatie.

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Date de l'événement 23/06/2021 6:00 pm
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Installé dans les locaux du drogmanat du Palais de France (ancienne Ambassade de France auprès de la Sublime Porte), l'Institut français d'études anatoliennes "Georges Dumézil" a succédé en 1975 à l'institut français d'archéologie d'Istanbul fondé en 1930. À l'origine orienté vers l'histoire ancienne et l'archéologie, il a ensuite étendu ses activités à la turcologie (linguistique et histoire ottomane en particulier). Il a commencé à s'ouvrir au contemporain à la fin des années 1980, notamment a Institut Français d'Études Anatoliennes Georges Dumézil