L'humiliation, facteur et pathologie des relations internationales

Intervention en français
Traduction simultannée en turc

Bertrand BADIE (professeur des universités émérite à Sciences Po Paris)

Ferhat KENTEL (coordinateur de BAYATEV) sera discutant

A mesure que les sociétés sont devenues des acteurs décisifs des relations internationales, l'humiliation joue un rôle central dans la formation et l'évolution de celles-ci. Tantôt ressentie de manière diffuse par l'opinion, tantôt manipulée et instrumentalisée par les détenteurs du pouvoir, l'humiliation perturbe le jeu international, favorise les poussées nationalistes et populistes, suscite de la violence et devient source de tensions d'autant plus difficiles à réguler.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’Institut national des langues et civilisations orientales, Bertrand Badie est agrégé et titulaire d’un doctorat en science politique. Ses recherches portent sur la sociologie et la théorie des relations internationales, la politique comparée, le multilatéralisme, l’opinion publique internationale, l’évolution de l’Etat et de la souveraineté dans les relations internationales ainsi que sur la culture politique.

Il débute sa carrière universitaire à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne en tant qu’Assistant (1974-77) puis comme Maître-assistant (1977-82), avant de devenir professeur à l’université d’Auvergne-Clermont-Ferrand I (1982-90). Pendant cette période, il a également été chargé de cours à l’Institut national des langues et civilisations orientales (1975-1990) ainsi qu’à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (1987-1990).

Chargé de cours puis professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris à partir de 1990, il devient Professeur émérite en 2018. Bertrand Badie dirige également les collections des Presses de Sciences Po entre 1994 et 2003. Il est par ailleurs directeur du cycle supérieur de relations internationales de l’IEP de Paris de 1999 à 2018.

Bertrand Badie a été Président du conseil scientifique de l’Institut français du Proche-Orient de 2006 à 2013, et membre du comité exécutif (depuis 2003) puis Vice-président (2006-2010) de l’Association internationale de science politique. Il a également présidé le jury du concours national d’agrégation de l’enseignement supérieur en science politique en 2012-13.

Bertrand Badie est l’auteur d'une cinquantaine de publications, dont La diplomatie des droits de l’Homme (2002), L’impuissance de la puissance : essai sur les incertitudes et les espoirs des nouvelles relations internationales (2004), International Encyclopedia of Political Science (en coll.), 2011, Le temps des humiliés. Pathologie des relations internationales (2014), Nous ne sommes plus seuls au monde (2016), Quand le Sud réinvente le monde (2018), L'hégémonie contestée (2019), Handbook of Political Science (en coll 2020), Rethinking International Relations (2020), Inter-socialités. Le monde n’est plus géopolitique (2020) et Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale, son dernier livre publié en 2021.

Ferhat KENTEL: Après une licence en gestion en 1981 à l’Université Technique du Moyen Orient et un Master en 1983 à l’Université d’Ankara Faculté de Sciences Politique, Ferhat Kentel a obtenu un doctorat en sociologie à Paris, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, en 1989. Il a ensuite enseigné la sociologie au département francophone de l’Université de Marmara, puis à l’Université Bilgi à Istanbul, et plus récemment, à l’Université Şehir à Istanbul.  Depuis 2020 il vit et travaille à Izmir où il est le coordinateur de BAYATEV : Bir Arada Yaşarız Eğitim ve Toplumsal Araştırmalar Vakfı, Vivons ensemble, fondation dédiée à la recherche sur des questions sociétales.

 Il a dans ce cadre-là œuvré à la réalisation de plusieurs travaux collectifs sur divers sujets comme les Turcs en Europe, le nationalisme, la question arménienne, la question rurale etc.  En parallèle à ces travaux de publication il est aussi chroniqueur pour diverses revues et magazines en Turquie et à l’étranger où il écrit sur des questions d’actualité, sur les mouvements sociaux, les groupes islamistes, les intellectuels, et les communautés ethniques.