Résumé Brian Chauvel
L’enchevêtrement des toponymes à Istanbul rappelle que la fabrique du quartier commence par sa désignation. C’est en effet à partir d’un hiatus, entre « mahalle » et « semt », que la notion de quartier peut être appréhendée : non pas comme une unité strictement délimitée, mais comme un espace interstitiel. « Balat », un semt devenu mahalle entre deux projets de « réhabilitation » et de « renouvellement » urbain, est ainsi l’objet de multiples représentations : la dimension administrative circonscrite par le mahalle est en décalage avec d’autres dimensions de l’espace signifiées par le semt. Les usages de ce toponyme dans la presse écrite, les séries télé, ou les guides touristiques font alors apparaitre différentes dimensions dont on peut questionner l’efficacité symbolique en observant la transformation de ce « quartier ».