Présentation des boursières de courte durée – 16/9/2015

Le mercredi 16 septembre 2015 à l’IFEA à 15h

Hala Alarishi – (docteure à l’Université Lyon II)
Au cours de la Néolithisation au Proche-Orient, les bouleversements majeurs survenus au niveau de l’organisation socio-économique des communautés humaines (sédentarisation, agriculture et élevage) se sont accompagnés de changements dans le domaine techno-symbolique. Le présent travail a permis de caractériser l’une des principales manifestations matérielles dans ce domaine, les ornements personnels, à travers l’étude des éléments de parure de six sites syriens couvrant la période entre le 12e et le 6e millénaire avant J.-C. Dans une démarche méthodologique visant à traiter la grande diversité des objets archéologiques, du coquillage à la turquoise en passant par l’os et l’argile, plusieurs protocoles d’identification des matériaux, de classification morpho-typologique et d’analyse tracéologique ont été élaborés. L’analyse des objets de parure selon cette approche intégrative a permis de mettre en évidence l’évolution des formes recherchées et des matériaux utilisés depuis le Natoufien final jusqu’au PPNB récent, mais aussi des développements et des innovations techniques concernant notamment le traitement des roches dures comme la cornaline. Grâce à l’étude des contextes archéologiques et à la reconstitution de certaines parures, les fonctions de ces objets chez les premières sociétés néolithiques ont pu être en partie identifiées. Ainsi, durant le PPNA, les parures pouvaient marquer une appartenance identitaire, parallèlement à des parures « rituelles » qui pourraient être liées à la sphère symbolique propre à cette période. A partir du PPNB moyen les parures sont aussi associées à la mort et à des pratiques funéraires particulières. Les hypothèses proposées ouvrent des perspectives de recherche qui pourront être explorées en élargissant le corpus aux régions adjacentes (Anatolie, Jordanie, etc.) et à des périodes plus récentes.

Nassima Beskri – (doctorante à l’Université d’Aix Marseille)
Le vaste domaine de l’historiographie ottomane classique concernant plusieurs périodes chronologiques des origines à l’époque classique ottomane mérite  un approfondissement systématique de certaines  chroniques ottomanes (tevârih-i âli Osman) dont quelques-unes sont encore à l’état de manuscrit et d’autres, composés en des langues autres que le turc, sont peu accessibles à des chercheurs turcs ne possédant pas toujours bien l’arabe ou le persan. Je compte particulièrement insister dans ma recherche sur la chronique Camiü’d-düvel composée par le savant turc, poète soufi et historien, Müneccimbaşı Ahmed b. Lütfullah, au 17ème siècle en langue arabe et dont seuls les premiers chapitres ont été traduits en turc. Mais à ma connaissance, ils sont inconnus en langues européennes. Or, cet auteur présente une synthèse forte intéressante de la tradition historiographique de ses prédécesseurs et de cette façon, son œuvre apparaît comme une somme des chroniques ottomanes depuis la fondation de l’Etat au 14ème siècle jusqu’au temps de Müneccimbaşı (1632 – 1702).