Thème de recherche de la mission : Prospections de la zone autour des villages de Güzelyurt, Sivrihisar et Akyamaç (GABAR)
Nom du site : Güzelyurt, Sivrihisar et Akyamaç et leurs périphéries immédiates, sous-préfecture de Güzelyurt, préfecture d’Aksaray, province de l’Iç Anadolu.
Chef de la mission : Dr LAMESA Anaïs, Université d’Édimbourg
Membres de la mission archéologique (dans l’ordre alphabétique pour l’année 2025) :
Institution porteuse : IFEA
Principaux financeurs :
Le projet GABAR est construit autour de plusieurs collaborations avec des institutions turques (Nevşehir Üniversitesi, Istanbul Üniversitesi, Aksaray Üniversitesi), britannique (Edinburgh University) et portugaise (Universidade do Minho).
Pour l’année 2024-2025 :
– Un séminaire de recherche mensuel a été organisé : Cappadocia Making seminar series. Hébergé au sein de l’IFEA, il a été réalisé en partenariat avec l’Université d’Édimbourg et la UKRI, l’université de Nevşehir et le Laboratoire d’études sur les rhétoriques. Il était porté par Anaïs Lamesa, Ayşe Budak, Grégoire Sommer et Idil Üçbaşaran.
Ce séminaire s’inscrit dans la continuité d’un premier séminaire organisé en 2011 et 2012. Cette année, il avait pour objectif d’explorer les paysages cappadociens. Il s’agissait de croiser les paysages, matériels et immatériels, dont peuvent témoigner les sources archéologiques, géographiques et historiques. À l’occasion de ce séminaire, une table ronde a été organisée à Güzelyurt même.
– Durant la mission 2025, deux ateliers, ouverts à tous, ont été proposés : le premier sur le dessin de céramiques animé par Doç Dr Kudret Sezgin et le second sur la modélisation 3D par Dr Paulo Bernardes.
La zone de prospections se situe en Cappadoce occidentale (province d’Aksaray), située à l’est du Melendiz Çayı, principal cours d’eau de la zone. Les recherches se concentrent autour de la ville de Güzelyurt et des villages de Sivrihisar et d’Akyamaç.
Güzelyurt est une sous-préfecture, construite sur deux promontoires rocheux orientés nord-ouest/sud-est. Ces deux hauteurs sont séparées par une vallée profonde qui se divisent au sud en deux branches. La branche ouest est désignée sous le nom de la Manastır vadisi (la vallée des monastères). Dans cette vallée étroite, de nombreuses structures sont creusées dans la roche dont certaines sont des églises peintes, datées communément de l’époque byzantine. À l’est de la ville s’étend une plaine, où plusieurs mamelons rocheux semblent avoir été occupés dès l’époque romaine. Entre la colline principale où s’élève l’église moderne de la Yüksek et la ville, un barrage a été construit entre 1991 et 1995 doté d’un réservoir, le gölet de Güzelyurt (le petit lac de Güzelyurt).
Au nord de Güzelyurt se déploie les piémonts du Şahinkalesi Tepe où est construit le village d’Akyamaç qui possède actuellement une église orthodoxe convertie en mosquée.
Partant au sud-est de Güzelyurt, en suivant la vallée qui dessine la limite nord des deux promontoires et contourne le piémont du Şahinkalesi Tepe, on aboutit à l’ancien village de Sivrihisar, principalement rupestre et maintenant abandonné. Au nord de ce village, un barrage désigné sous le nom de Sivrihisar göleti (petit lac de Sivrihisar) a été construit entre 2013 et 2014.
En continuant la vallée, on aboutit à une plaine où est édifiée l’église de la Kızıl kilise, seule église bâtie de Cappadoce d’époque médiévale possédant encore sa coupole.
Avec la forteresse qui domine l’ensemble des vallées et plaines de la zone, placée sur une hauteur rocheuse entre Akyamaç et Sivrihisar, l’église de la Kızıl kilise est l’un des marqueurs principaux du paysage.
Nous ne ferons pas ici la liste exhaustive des recherches qui ont été menées autour des trois villages.
Des principaux voyageurs, il est important de noter la visite de Francis Ainsworth à la fin avril 1839. Ainsworth est le premier voyageur européen à mentionner la ville de Güzelyurt et le village de Sivrihisar et à réaliser un croquis du kale de Sivrihisar[1]. Gertrude Bell, qui séjourne dans la ville de Güzelyurt du 10 au 12 juillet 1907, étudie pour sa part l’église de la Kızıl kilise et l’église rupestre de Hagios Ephthemios (actuelle Kaburlu kilise)[2].
Les principaux travaux postérieurs à la Seconde Guerre Mondiale ont été réalisés par Jacqueline Lafontaine-Dosogne et Nicole Thierry. On leur doit le premier inventaire des églises peintes de la zone du Hasan Dağ[3].
Dans les années 1990, Sacit Pekak réalise l’inventaire le plus complet des églises d’époque byzantines et ottomanes du village de Güzelyurt[4]. Pekak décrit 27 églises et une mosquée rupestre. Eugenia Equini-Schneider et Marcello Spanu (tous deux membres de la mission Cappadoce dirigée par Equini-Schneider) publient des données sur le kale et le premier inventaire des tombeaux rupestres de la zone.
Enfin, dans les années 2000, plusieurs fouilles ont été réalisées à Güzelyurt et autour de la Kızıl kilise, sous la direction du musée d’Aksaray. Pour les fouilles entreprises au pied de la Yüksek kilise, un court rapport a été publié par Fatma Sevil Gülçür[5] et pour les fouilles autour de la Kızıl kilise dans l’ouvrage de Sema Doğan[6].
Notes de références :
[1] Ainsworth 1840, 300-302.
[2] Bell 1909, 376-382.
[3] Lafontaine-Dosogne 1963, 171-181; Thierry 1963, 24-25.
[4] Pekak 1993 ; Pekak 1994.
[5] Gülçür 2008 ; Gülçür 2009.
[6] Ağaryılmaz, Köröğlu, Kiper 2008, 64-71.
kiliseleri 2. Hacettepe Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Dergisi 11/1-2, pp. 177-216.
Thierry 1963 : N. et M. Thierry, 1963. Nouvelles églises rupestres de Cappadoce, Région du Hasan Dağı. Paris : C. Klincksieck.
La première mission de prospections a été effectuée en juin 2025. L’analyse des données est en cours.
Une première partie de la mission a été consacrée aux prospections intensives autour de l’église de la Kızıl kilise où plus de 4000 tessons ont été ramassés. Durant cette prospection, deux morceaux de bracelet en verre de teinte bleue ainsi qu’une monnaie de l’époque seldjoukide ont été collectés et déposés au musée.
La deuxième partie de la mission a permis de débuter la carte archéologique de la zone d’étude : 37 églises (rupestres, bâties et mixtes), 35 salles rupestres remarquables (voûtées, possédant des sculptures ou des éléments architecturaux significatifs), 15 structures funéraires et 2 complexes qui pourraient avoir une fonction militaire ont été recensés. Deux inscriptions en remploi ont été photographiées et une miniature de main en céramique a été déposée au musée.
X : 34.36960152864706686/ Y : 38.27667384649446802