Entretien avec Thorniké Gordadzé, chercheur, politologue, responsable de l'Observatoire du Caucase à l'Institut français d'études anatoliennes (IFEA)
Le conflit dans le Caucase, "un effet de la politique soviétique des nationalités"
LE MONDE | 30.08.08 | 14h25 • Mis à jour le 31.08.08 | 16h06
Pour un chercheur en sciences sociales, qu'est-ce qui frappe tout d'abord dans la crise actuelle en Géorgie ?
La guerre russo-géorgienne montre surtout la persistance du phénomène étatique. On nous annonce la disparition irréversible des Etats et des frontières avec la globalisation, mais écouter MM. Poutine et Medvedev, c'est revenir en 1938-1939, voire au XIXe siècle. Même le premier ministre français, François Fillon, a motivé le rejet des candidatures ukrainienne et géorgienne à l'entrée dans l'OTAN par le souci du respect d'un équilibre entre grandes puissances. Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas repris de tels concepts !