Par Hosham Dawod (IR CNRS, responsable de l'antenne de l'IFPO en Irak)
Au moment où la citadelle d'Erbil vient d'être classée au patrimoine mondial de l'Unesco, les établissements en charge du patrimoine et de l'archéologie irakiens ont depuis quelques jours lancé des appels pressants en direction de la communauté internationale, pour sauver les sites archéologiques et le patrimoine culturel mésopotamien. Le représentant du secrétaire général des Nations-Unis en Irak a fait de même, ainsi que la directrice de l'Unesco.
La région nord-ouest qui se trouve à présent sous le contrôle de Da'esh (l'État islamique en Irak et au Levant) et ses alliés comprend quelques 4500 sites archéologiques. Le marché parallèle des objets archéologiques est à nouveau florissant, après le saccage des musées irakiens en 2003 et les événements tragiques de Syrie depuis 2011, à cause de la situation actuelle en Irak.
Il est urgent qu'une mobilisation de grande ampleur se mette en place pour défendre l'héritage civilisationnel de cette région, qui est une partie essentielle de l'histoire universelle. La liste de diffusion Iraqcrisis et le BISI (British Institute for the Study of Iraq) sont extrêmement mobilisés depuis un mois, de même que les personnalités indépendantes et influentes telles que Lamia al-Gaylani, archéologue irako-britannique, pour alerter.