En 1999 la municipalité de Téhéran crée les conseils de quartier. Ces 375 conseils élus au suffrage universel ont été définis dans les textes juridiques comme des institutions consultatives et apolitiques. La création de ces conseils avait pour objectif « d’impliquer les citoyens dans les questions de politiques locales». Dans une métropole de douze millions d’habitants représentés par seulement quinze conseillers municipaux, il s’agissait de mettre en place une institution intermédiaire, lien entre les concitoyens (hamshahri) et les institutions municipales. Ces conseils locaux ont des prérogatives qui se construisent autour de deux concepts, la concertation (moshâverat) et la participation (moshârekat). Elles se déclinent principalement selon trois axes : « définir les problèmes du quartier à partir de la valorisation des savoirs locaux ; renforcer le lien entre le conseil municipal et les habitants ; et encourager une gestion participative du développement local». Cette communication s’intéresse à l’apparition de ce dispositif participatif, en s’interrogeant sur les réalités que recouvrent les concepts de participation dans le contexte de la République Islamique d’Iran. Ce travail est basé sur une recherche de terrain menée principalement dans plusieurs quartiers de Téhéran depuis 2007.
In 1999, Tehran municipality created the neighborhood councils. These 375 elected councils are defined as voluntary, collaborative, non politic and nongovernmental associations. In a metropolis of twelve millions inhabitants, these councils were meant to create a link, an intermediary space between the citizens and municipal institutions. These atypical institutions, at the crossroads between NGO’s, local institutions and civic associations, are consultative bodies meant to enforce consultation (moshâverat) and participation (moshârekat) between all stakeholders. Their missions are mainly “ to define neighborhood issues by emphasizing the importance of local knowledge”, “to create a better relation between the municipal council and the inhabitants” and “to strengthen participation and implicate inhabitants in development projects”. This paper will focus on the participatory dimension of these institutions and ask what issues they raise in the Islamic Republic of Iran. This work is based on a field research started in 2007.