Résumé Aziliz Pierre

L’épicier est un acteur urbain diffus, implanté de manière fine dans le tissu urbain stambouliote. Ainsi, il occupe une position privilégiée au sein des quartiers et par les interactions quotidiennes qu’il entretient avec les habitants des immeubles alentour, il peut constituer pour eux, un repère, un ancrage donnant de l’épaisseur à l’idée de l’existence d’une « vie de quartier ». Le magasin, en tant qu’espace public, support de rencontres et d’échanges dont l’épicier est le médiateur pourrait donc être un pôle d’attraction à partir duquel se dessinerait un espace de relations de proximité et d’interconnaissance à la base de l’identification d’un « quartier ». Mais voilà, il se trouve que l’épicier, malgré son implantation stratégique au plus près des habitants, évolue dans un contexte mouvementé ; compétition commerciale intense et multiforme, évolution des pratiques de consommation… Cette intervention se propose de voir si, selon les contextes locaux, l’épicier a toujours la possibilité de jouer son rôle de bakkal amca (oncle épicier), animateur des relations de proximité et s’il peut donc constituer un ancrage pertinent à la définition de la notion de quartier.