Kastamonu

Années d’études :

Le projet mûrissait depuis 1994. La prospection archéologique franco-turque de Kastamonu sur le terrain s’est déroulée  entre 1995 et 1997. A partir de 1998 l’étude du matériel pour la publication scientifique a commencé.

Géographie :  

Cette prospection concerne la région pontique. Catherine Marro répondit ainsi à la volonté de la Direction générale des Antiquité du Ministère de la Culture turc de développer la recherche archéologique en Mer Noire selon la circulaire de 1993.
La région de Kastamonu est montagneuse et difficilement accessible. Les zones ciblées ont été les vallées de Gökirmak, du Derez çayı, de Kizilirmak, vallées les plus accessibles. Cette région était l’habitat privilégié des cultures transcaucasienne et hittite.

La codirection :

Catherine Marro : allocataire de recherche à l’IFEA,
N. Vardar Akyürek (1995), Aslı özdoğan (à partir de 1995): directrices du musée de l’Université technique du Moyen-Orient d’Ankara,
Aksel Tibet (à partir de 1995) ;

Les partenaires 

Musée de l’Université technique du Moyen-Orient d’Ankara,
Ifea : financement, matériel, administration, personnel
Ministère des affaires étrangères de France : financement,
Laboratoire de Préhistoire de l’Université d’Istanbul : études du matériel d’abord par région ensuite par typologie et chronologie,
UMR 8591 du CNRS à Meudon : étude des carottages géomorphologiques de 1998,

Problématique de la recherche :

Il s’agissait de s’intéresser aux périodes préclassiques. L’objectif était de préciser l’évolution du peuplement de certaines vallées de la Mer Noire. La problématique à proprement parler concernait les premières migrations indo-européennes et la genèse de la civilisation hittite. Cette étude devait également permettre d’établir la carte culturelle des vallées concernées.

Les résultats :

Lors de la mission de 1995, ce sont les zones autour de Kastamonu et de Taşköprü qui on été étudiées. Cinquante sites ont été découverts : sept höyük, quatorze sites plats, une forteresse, deux métropoles, une église, une ferme romaine, dix-huit tumuli.
Le matériel archéologique retrouvé se composait principalement de tessons de céramique, des outils, des éclats de silex, une hache polie miniature et un fragment de bracelet en pierre. C’est le laboratoire de Préhistoire de l’Université d’Istanbul qui a étudié ce matériel.
Deux constats ont alors été faits :
La présence de cultures protohistoriques antérieures au Bronze ancien (remettant en cause les précédentes théories comme celle de Brown de 1967.),
L’influence voire la présence de la culture hittite ;
Lors de la mission de 1996, les travaux entamés en 1995 ont été poursuivis et de nouvelles zones situées en altitude ont été étudiées. Ce sont soixante-huit sites qui ont été recensés : vingt-neufs sites plats, onze höyük, douze nécropoles, onze tumuli, deux tombes rupestres, trois sites indéfinis. Même si l’étude était concentrée sur les périodes protohistorique et hittite, les chercheurs ont pu se rendre compte de l’absence de sites néolithiques.
En 1997, la prospection s’est concentrée autour de Daday. Cette fois ce sont vingt-quatre sites qui ont été répertoriés. Neuf sites plats, trois höyük, une nécropole, quatre tumuli, une forteresse, trois sites indéfinis.
En tout, sur les trois campagnes de fouilles, ce sont plus de 143 sites qui ont été recensés.
Il est important de noter qu’à chaque campagne, le travail des archéologues a d’abord été de mener des enquêtes orales auprès des villageois.

Bibliographie :

Anatolia Antiqua V p. 275
Anatolia Antiqua VI p. 317