Sinop

Années d’études :

Le projet d’exploration est né dans l’esprit du professeur Yvon Garlan, en 1986 mais les fouilles financées par le Ministère des affaires étrangères français ont débuté en 1994.
A partir de 1992 des recherches ont pu être menées sous l’accord des autorités turques grâce à la convention signée entre l’IFEA et le GDR 830 du CNRS, dirigé par Yvon Garlan.
Renforcée par la collaboration de Dominique Kassab Trezgör et du directeur du musée de Sinop ; les autorités turques ont permis l’étude du matériel amphorique dans les musées d’Istanbul, d’Ereğli et de Sinop et aussi une mission exploratoire en 1993.

Les directeurs de fouilles :

Yvon Garlan, directeur de la mission franco-turque de Sinope, direction scientifique de la fouille de la péninsule de Sinope, professeur émérite de l’Université de Rennes, membre correspondant de l’Institut, Paris,
Ismail Tatlıcan, direction administrative de la fouille, directeur du musée de Sinope,
Dominique Kassab Trezgör, direction scientifique de la fouille de Demirci-Sinope, chercheur associé à l’Institut français des études anatoliennes.

Partenaires :

  • Musée archéologique de Sinop avec Ismail Tatlıcan son directeur (contribution scientifique et matérielle)
  • IFEA (contribution matérielle et financière)
  • Ministère des affaires étrangères (financement)
  • GDR 830 (financement)
  • GDR 1056 (financement)
  • Quelques partenaires privés (services et financement)

Problématique de la recherche :

Étude de la prospection céramique de Sinop. Repérage et fouilles des ateliers de production céramique à Sinop de l’époque archaïque à l’époque byzantine.
Le travail consistait à développer les connaissances sur le matériel amphorique de Sinop dont les importations au Nord de la mer Noire sont attestées par deux chercheurs pionniers sur ce sujet : B.N. Grakov (1929) et I.B. Zeest (1960).

Résultats :

La campagne exploratoire de 1993 sur le littoral oriental territoire sinopéen a permis de localiser une dizaine d’ateliers céramiques. En 1994, deux campagnes de fouilles ont été menées. La fouille de Zeytinlik dans la banlieue est de Sinop (en pleine urbanisation) a mis au jour un four céramique et un dépotoir d’amphores timbrées du IIIe siècle avant notre ère. Pour celle de Demirci située à 18 km au sud de Sinop, une prospection magnétique a favorisé la découverte de nombreux fours et dépotoirs d’ateliers. Deux fours et deux puits ont pu être datés entre le IIe siècle avant J.C. et le Ve siècle après J.C.
La fouille de Demirci correspondait à une fouille de sauvetage commanditée par la Direction des antiquités du ministère de la culture turc. En effet, la construction d’un port commercial était en projet. En 1994, de nombreuses amphores de types différents et de pâte soit rouge orangé soit claire blanchâtre ont pu être étudiées. Il y avait aussi de la céramique à feu, commune ou fine et des lampes. L’atelier de Batiskos, déjà connu des spécialiste se trouvait à Demirci. Son symbole était un aigle sur un dauphin. Il est daté du IVe siècle avant J.-C.
La fouille de Zeytinlik s’est quant à elle ouverte après le creusement des fondations d’une maison en 1992 et 1993 et révélant d’importants vestiges d’un atelier de céramique et d’un important matériel : un four céramique, des tuiles, des anses d’amphores… Comme à Demirci, divers types de céramique ont été retrouvés.
En 1997, une prospection sous-marine a débuté à la pointe de la péninsule de Sinop. Deux épaves échouées ont été explorées. L’une se composait d’amphores fabriquées à l’atelier de Demirici, l’autre de tuiles produites également localement.
1998 et 1999 ont été consacrées à l’étude du matériel recueilli afin de commencer la préparation de la publication des premiers résultats. Les axes de recherches étaient :
  • La reconstitution de mode de construction du four,
  • Les typologies des différentes catégories d’objets : amphores, tuiles, sigillée,
  • Les recherches annexes : le circuit commercial des amphores en mer Noire et les récits de voyageurs afin de reconstituer la Sinope antique recouverte par la ville moderne.
Les fouilles se sont poursuives jusqu’en 2000 et les études de matériel au-delà. En plus des recherches scientifiques, ce programme faisait partie d’un vaste projet de développement culturel et touristique en collaboration avec le musée de Sinope et le Ministère de la culture turc. Le musée a consacré des salles entières aux ateliers céramiques de Demirci avec même la reconstitution d’un four. Sinop a retrouvé une partie de son identité et l’amphore dite à carotte est devenue le nouvel emblème de la ville au même titre que le célèbre Diogène !

 Publications :

GARLAN Yvon, Les timbres céramiques sinopéens sur amphores et sur tuiles trouvés à Sinope : Présentation et catalogue, 2004, Paris : De Boccard, Varia Anatolica XVI → A la bibliotheque de l’IFEA
Bibliographie complete dans HAL-SHS+voir les pdf.