Saïd Chaaya (CNRS)
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L’émergence de l’identité arabe au sein de l’Empire ottoman, le cas du Mont Liban
En 1845, un nouveau système de gouvernance au Mont-Liban est instauré. Connu sous le nom des deux Caimacamat, il permet une administration directe du territoire par deux émirs libanais, l’un druse et l’autre chrétien. Son autonomie lui permet d’agir sur l’économie et la fiscalité, sur la justice et la sécurité. C’est ainsi qu’au milieu du XIXe siècle sont mis en valeur les éléments fondateurs, qui participent à l’émergence d’une identité arabe, qui n’exclut pas la fidélité aux principes essentiels régissant l’Empire ottoman.
À l’émancipation politique s’ajoute une renaissance culturelle, appelée Nahda, qui redonne à la langue arabe, en tant que véhicule de la pensée, la place qui lui revient de droit dans la société. Elle est alors un moyen d’expression par le biais de la presse et de nombreux ouvrages publiés à Beyrouth. L’identité arabe, soutenue par les élites intellectuelles, se manifeste dès lors partout dans les provinces arabes de l’Empire ottoman et en Égypte. Le dénominateur commun, qui semble réunir en un seul élan la diversité religieuse du Liban, apparaît comme une aspiration au progrès et à la modernité, avec ses corollaires : l’égalité et la liberté.