Guerres en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo ou tensions interethniques en République de Macédoine, les relations entre chrétiens et musulmans dans les Balkans semblent avoir généré, après 1992, de lourdes crispations. Survivance d'une domination ottomane de la région pendant cinq siècles, cette présence musulmane suscite toujours controverses et manipulations discursives diverses. Bien souvent perçu et édifié comme un « joug ottoman », le passé ottoman pèse lourdement sur les profils identitaires des peuples de la région et sur les relations entre ces peuples.
Les auteurs se sont penchés ici non pas tant sur ce que fut ce passé ottoman mais sur la perception de ce passé aujourd'hui, tentant de mettre en évidence les stratégies des différents acteurs, politiques ou religieux, et les enjeux et motivations qui se profilent derrière ces constructions ou reconstructions historiques. Les profils identitaires des uns et des autres, toujours revus et corrigés en fonction d'impératifs politiques, varient cependant considérablement ; et ces dernières turbulentes années l'ont amplement illustré. Sont ici rassemblées des contributions qui cherchent à déchiffrer et à comprendre cette perception du passé ottoman (et donc aussi musulman) tout autant parmi les chrétiens que parmi les musulmans de la région.
Contributions de :
Samim Akgönül, chercheur associé au CNRS (Société et Cultures en Europe, Strasbourg)
Xavier Bougarel, chercheur au CNRS (Études turques et ottomanes, Paris)
Nathalie Clayer, chercheur au CNRS (Études turques et ottomanes, Paris)
Anne Couderc, maître de conférences à l'université de Paris I
Sylvie Gangloff, chercheur associé au CNRS (Études turques et ottomanes, Paris)
Emre Öktem, maître de conférences en droit international public à l'université Galatasaray (Istanbul)
Alexandre Popovic, directeur de recherche émérite au CNRS (Études turques et ottomanes, Paris)
Gilles de Rapper, chercheur au CNRS (Institut d'ethnologie méditerranéenne et comparative, Aix-en-Provence).