par Jeanne LENA, sur le blog de l'OUI

Article réalisé dans le cadre d’un mémoire de master 2 sur la traduction urbaine du conflit entre la municipalité métropolitaine et le gouvernement central à Istanbul depuis 2019 et d’un stage de quatre mois à l’Institut Français d’Études Anatoliennes (IFEA).

 

Les Adalar, ou « îles aux Princes » en français, forment un archipel de neuf îles dans la mer de Marmara, situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la péninsule historique d’Istanbul. Büyükada (« grande île »), Heybeliada (« île sacoche »), Burgazada (« île forteresse »), Kınalıada (« île du henné »), Sedef Adası (« île de la nacre »), Yassıada (« île plate »), Sivriada (« île pointue »), Kaşık Adası (« île de la cuillère ») ainsi que Tavşan Adası (« île aux lapins ») constituent l’un des trente-neuf arrondissements d’Istanbul. Sur ces neuf îles, seules les quatre premières sont habitées et quotidiennement desservies par des bateaux depuis les côtes européenne et anatolienne. Kaşık Adası est quant à elle une propriété privée fermée à la visite.

La compétence en matière de planification urbaine dans les îles aux Princes et la mer de Marmara est transférée à l’État en novembre 2021 via un décret présidentiel établissant une « zone spéciale de protection de l’environnement ». Il faut noter que deux îles inhabitées de l’archipel sont déjà passées sous la gouvernance du ministère de la Culture et du Tourisme en 2013. La Municipalité Métropolitaine d’Istanbul (İstanbul Büyükşehir Belediyesi, IBB) perd ainsi la compétence sur les îles au profit du ministère de l’Environnement, de l’urbanisation et du changement climatique (Çevre, Şehircilik ve İklim Değişikliği Bakanlığı), et ne peut faire appliquer le schéma directeur sur lequel les experts de la mairie ont travaillé en coopération avec les habitants de l’arrondissement pendant deux années (2019-2021). Ce transfert de compétences s’effectue au nom de la défense de l’environnement, dans un écosystème particulièrement fragilisé, et au cours d’une période marquée par la réapparition du mucilage en mer de Marmara, notamment sur les côtes stambouliotes. Les schémas (fig. 1 et 2) présentent les acteurs impliqués dans l’aménagement des îles aux Princes, aux niveaux national, métropolitain et de l’arrondissement, en soulignant les changements juridiques après 2021.

 

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