Harp ve Sulh

Dejanirah Couto (ed.),
Harp ve sulh, Avrupa ve Osmanlılar
, Kitapyayınevi IFEA Fondation Calouste Gulbenkian, 2010 Tarih ve Coğrafya Dizisi, ISBN : 978-605-105-061-4

À l’heure où  l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne  demeure un enjeu  important, il ne semble pas inutile de rappeler la place que son formidable ancêtre, l’Empire ottoman, a occupé dans l’histoire des nations européennes à l’époque moderne et contemporaine. De la conquête d’Istanbul jusqu’au traité de Lausanne de 1923, l’Empire, placé stratégiquement au carrefour de plusieurs civilisations, fut un enjeu capital pour l’Europe occidentale et  pesa de tout son poids dans les relations entre l'Europe et le monde asiatique.
Si  pendant quelques siècles l’Europe se voit au miroir de l’Empire ottoman - en rivalité  avec lui, mais fascinée par sa puissance politique et militaire, l’excellence de son administration, le raffinement de sa  culture matérielle - la fascination qui oscilla entre assimiler et exclure, se mua progressivement en ambition prédatrice. Ce cheminement  fut-il  à sens unique ? Les contributions du présent volume, coédité par l’Institut français d'Études Anatoliennes d’Istanbul et la Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne), fruit du colloque organisé  à Paris en 2009 dans le cadre de la Saison de la Turquie en France, par le Centre culturel Calouste Gulbenkian de Paris avec le concours de l’École Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne), réservent des surprises : pour ne citer qu’un exemple, l’Empire ottoman ne se revendiqua pas moins, à un certain moment de son histoire, en tant que « cœur » et centre de l’Europe,  assumant son élan conquérant et sa convoitise de celle-ci. Il y développa sa diplomatie, inspira des renouveaux politiques, intellectuels, technologiques et artistiques qui s’inscrivent dans un mouvement d’interactions profondes, de confrontation et de dialogue avec la modernité européenne. Ce livre, qui présente les relations séculaires entre l’Empire ottoman et les puissances européennes d’occident  dans la perspective de la connected history, offre des mises au point nuancées et de nouvelles recherches, accordant une place privilégiée aux  images et représentations réciproques, à l’étude des formes de rapprochement, aux instruments et agents de contact. Il réunit quelques uns des meilleurs spécialistes internationaux du domaine ottoman et des chercheurs venus d’horizons disciplinaires divers. Dans une dynamique d’ouverture, il apporte pour la première fois également à la connaissance  du public turc, les travaux de chercheurs espagnols et portugais en particulier, mettant ainsi en relation  les historiographies des deux  extrêmes de la Méditerranée