Présentation d'ouvrage: Muestros Dezaparesidos : Mémorial des Judéo-Espagnols déportés de France

Présentation d'ouvrage: Muestros Dezaparesidos : Mémorial des Judéo-Espagnols déportés de France

Corry Guttstadt (chercheuse au "Verein Aktives Museum" à Berlin et CO-directrice du Türkei-Europa-Zentrum à l'université de Hambourg)
En collaboration avec l'Orient-Institut Istanbul (OII)

Au début de l’occupation allemande, il y avait environ 35 000 Judéo-Espagnols en France. Ils avaient émigré des territoires issus de l’ancien Empire ottoman, des Etats des Balkans, du Levant et des régions de l’Empire austro-hongrois. La majeure partie venait de la Turquie où le nombre de juifs était de 78 000 en 1935, la question de la vie de cette communauté en France s'est présentée comme un chapitre important de l’historie des juifs ottomans/turcs. Par le maintien de leur langue, le judéo-espagnol ou judezmo, comme par le maintien de traditions et d’une histoire commune, ils relevaient d’une culture à part entière. Établis sur tout le territoire français, ils ont constitué des communautés dynamiques et connurent un essor culturel et associatif tout en participant activement à la vie publique française.

Durant la Shoah, plus de 5 300 Judéo-Espagnols en France ont été arrêtés par les Allemands et la police de Vichy, déportés et exterminés. Le Mémorial, résultat d’un travail collectif mené par le comité éditorial appuyé par un groupe de bénévoles, de chercheurs et d’historiens, permet de reconstituer la liste des 5 300 Judéo-Espagnols déportés de France, ainsi que celle des fusillés, et des morts dans les camps français. Il contient aussi la biographie et le parcours de plus de 80 déportés, complétés par des témoignages en français et en judezmo. Mais cet ouvrage est plus qu’un livre mémoriel. La partie historique retrace l’histoire spécifique de ce groupe. Il examine leur situation dans les derniers temps de l’Empire ottoman et dans les États successeurs et il décrit ensuite leur établissement en France, la diversité des conditions dans leur nouvelle contrée d’adoption et leurs espoirs envers la France, puis la politique d’exclusion et de persécution du régime nazi et du régime de Vichy pendant l’occupation allemande. Ces chapitres apportent un regard nouveau sur les différentes situations vécues. En effet, nombre de Judéo-Espagnols étaient considérés par les Allemands comme ressortissants de pays neutres ou alliés, ce qui était important pour leur sort. Le livre examine aussi les cas particuliers comme le sort tragique des juifs grecs. De plus, cet ouvrage expose la situation des rescapés après leur libération et les effets des déportations sur l’ensemble des familles et de la communauté. Il comprend aussi un chapitre novateur sur la participation et le rôle des Judéo-Espagnols dans la Résistance face à l’occupant et à Vichy.

Intervention en français

Détails

Date de l'événement 13/02/2020 6:00 pm
Date de fin 13/02/2020 8:00 pm
Places 60
Inscrit.e.s 10
Places disponibles 50
Date limite d'inscription 12/02/2020 11:55 am
Lieu IFEA

Conférencier.e.s

Corry Guttstadt

chercheuse au "Verein Aktives Museum" à Berlin et CO-directrice du Türkei-Europa-Zentrum à l'université de Hambourg

Partenaire.s

Les inscriptions pour cet événement sont closes.

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Installé dans les locaux du drogmanat du Palais de France (ancienne Ambassade de France auprès de la Sublime Porte), l'Institut français d'études anatoliennes "Georges Dumézil" a succédé en 1975 à l'institut français d'archéologie d'Istanbul fondé en 1930. À l'origine orienté vers l'histoire ancienne et l'archéologie, il a ensuite étendu ses activités à la turcologie (linguistique et histoire ottomane en particulier). Il a commencé à s'ouvrir au contemporain à la fin des années 1980, notamment a Institut Français d'Études Anatoliennes Georges Dumézil