Mobilité Turquie-France

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Colloque "Les Reinach" organisé par Sophie Basch (Institut universitaire de France, université de Poitiers) et Michel Espagne (CNRS, École normale supérieure) avec le concours de l’École française d’Athènes (Dominique Mulliez) et de l’Institut français d’Études anatoliennes (Pierre Chuvin) à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres - l'Institut de France sous le haut patronage de Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l'A.I.B.I.L.

Les Reinach

Institut de France
Académie des Inscriptions et Belles Lettres
22-23 juin 2007

Colloque organisé par Sophie Basch (Institut universitaire de France, université de Poitiers) et Michel Espagne (CNRS, École normale supérieure)

avec le concours de l’École française d’Athènes et de l’Institut français d’Études anatoliennes.

Programme


Vendredi 22 juin, matinée, 9h30-12h30
Sous la présidence de Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres

- Alexandre Farnoux, professeur à l’université Paris-Sorbonne
Salomon Reinach ethnologue et anthropologue
- Agnès Rouveret, professeur à l’université Paris X
Les Reinach et la peinture antique
- Annie Bélis, directrice de recherches au CNRS
Théodore Reinach et la musique antique
- Ève Gran-Aymerich, chercheur auprès de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
L’Égypte dans l’œuvre de Salomon et Adolphe Reinach
- François de Callatay, directeur d’études à l’ÉPHE
Théodore Reinach, entre histoire ancienne et engagement contemporain

Vendredi 22, après-midi (séance solennelle de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres), 15h30-17h30
Sous la présidence de Bernard Pottier, de l’Institut

- Dominique Mulliez, directeur de l’École Française d’Athènes
Les Reinach et l’École française d’Athènes
- Pierre Chuvin, directeur de l’Institut français d’Études anatoliennes
Les Reinach et l’Empire ottoman
- André Lemaire, directeur d’études à l’ÉPHE
Les Reinach et les études sur la tradition juive
-Antoine Compagnon, professeur au Collège de France
Joseph Reinach et Le « Conciones » français. L’Éloquence française depuis la Révolution jusqu’à nos jours, 1894

Cocktail, 18h

Samedi 23, matin, 9h30-12h30
Sous la présidence de Pierre Nora, de l’Académie Française

- Roland Recht, professeur au Collège de France
Louis Courajod et Salomon Reinach à l’École du Louvre : deux conceptions de l’histoire de l’art
- Renate Schlesier, professeur à la Freie Universität de Berlin
Salomon Reinach et l'anthropologie moderne de la Grèce ancienne
- Élisabeth Décultot, directeur de recherche au CNRS
Salomon et Adolphe Reinach lecteurs des archéologues allemands
- Édith Karagiannis-Mazeaud, maître de conférences à l’Université Marc Bloch, Strasbourg
Les Reinach et la Renaissance
- Michel Espagne, directeur de recherche au CNRS
La référence allemande chez Salomon Reinach


Samedi 23, après-midi, 14h30-18h
Sous la présidence de Jean-Denis Bredin, de l’Académie Française

- Anne Couderc, directrice du Département des études grecques modernes et contemporaines de l’École française d’Athènes
Les Reinach et la Question d’Orient
- Georges Tolias, directeur de recherche au FNRS d’Athènes
Les interlocuteurs grecs de Joseph Reinach
- Dominique Bourel, directeur de recherche au CNRS
Les Reinach et le sionisme
- Pierre Birnbaum, professeur émérite à l’université Paris I
L’affaire Raphaël Lévy
- Sophie Basch, professeur à l’université de Poitiers, IUF
Salomon Reinach, cible de la renaissance catholique
- Jacques Le Rider, directeur d’études à l’ÉPHE
Freud, lecteur de Salomon Reinach

Comité scientifique, sous le haut patronage de M. Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : Sophie Basch (Université de Poitiers, IUF), Pierre Chuvin (IFEA), Michel Espagne (CNRS-ENS), Dominique Mulliez (EFA).

L’histoire n’a pas perdu le souvenir des trois frères Reinach, Joseph (1856-1921), Salomon (1858-1932) et Théodore (1860-1928), surnommés les « frères Je sais tout » en raison de leur prodigieuse érudition. Si des hommages ponctuels ont été rendus à chacune de ces personnalités, aucune manifestation d’ampleur n’a honoré la mémoire de la fratrie dans son ensemble. Elle couvre tout un pan de la vie intellectuelle, scientifique et politique, de la IIIe République : Joseph, chef de cabinet de Gambetta, anti-boulangiste acharné, auteur d’une monumentale Histoire de l’affaire Dreyfus dont il fut à la fois acteur et témoin ; Théodore, archéologue, papyrologue, numismate, musicologue, professeur au Collège de France ; Salomon, normalien, membre de l’École française d’Athènes puis de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, conservateur du Musée national des Antiquités de Saint-Germain-en-Laye, auteur d’une œuvre aussi immense qu’éclectique, pionnier de l’histoire des religions, remarquable érudit et vulgarisateur, infatigable pilier de la vie académique et littéraire. Sans oublier le fils de Joseph, Adolphe Reinach (1887-1914), qui épousa la fille de Mathieu Dreyfus : sa mort au front priva l’archéologie grecque et l’égyptologie d’une figure exceptionnelle.


L’historien Théodore était député de Savoie, l’avocat Joseph député de Digne, l’helléniste et orientaliste Salomon ne cessa de s’intéresser à la vie politique de son temps. Joseph, le seul qui ne fît pas profession de sa culture classique, est l’auteur d’un des plus importants Voyage en Orient de la seconde moitié du XIXe siècle. Théodore confia la traduction du Contre Apion de Flavius Josèphe à un jeune agrégé de lettres, professeur au lycée Janson-de-Sailly : Léon Blum. Les trois frères soutinrent activement l’action de l’Alliance israélite universelle. Le mélange de la philologie et de la politique apparaît comme un des traits distinctifs de l’identité de cette famille juive installée en France, passionnément francophile, mais fidèle aux valeurs du judaïsme comme aux méthodes de la science germanique. Famille au sens aussi de famille spirituelle : les frères Reinach, fils d’un banquier de Francfort installé à Paris dans les années 1840, sont exemplairement représentatifs de l’ambition totalisante caractérisant les travaux philologiques des professeurs allemands expatriés qui furent leurs maîtres en France. La société qu’ils forment à eux seuls n’est pas exclusive : ils appartiennent à un milieu bien défini, celui des « fous de la République ». C’est à l’intérieur de ce cadre, indissociable de leur rayonnement international, que le colloque souhaite resituer l’œuvre des trois frères. Délaissant les approches trop étroites, historiens, philologues, hellénistes, orientalistes et historiens de l’art tenteront de mettre en évidence les croisements incessants entre les mondes de la science, de la politique et des arts, sans lesquels on ne peut prendre la mesure des Reinach.