Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

Il était impossible pour les étrangers de s’orienter seuls à Constantinople, pendant le moyen-âge encore plus qu’aujourd’hui, surtout sans une certaine connaissance de la langue. Malgré cela le guide ne se trouve jamais au centre des récits de voyage, et la plupart du temps, il n’est pas même mentionné : il faut chercher ses traces presque à la loupe. Aux hôtes d’honneur on donne un guide officiel choisi souvent par l’empereur et appartenant à la cour impériale. Il était important que le guide maîtrise des langues étrangères, et souvent les interprètes et les guides étaient les mêmes personnes. Ce sont des étrangers établis à Constantinople même, dans les quartiers commerciaux, qui jouent un rôle décisif dans ce domaine, et ce sont eux qui souvent donnent aussi l’hospitalité à leurs compatriotes. Un seul récit, celui d’Ibn Battuta (1332), montre au fil d’un dialogue entre le voyageur et son guide, comment les voyageurs étaient exposés aux mensonges et duperies de leurs guides. Le travail du guide apparaît aussi dans les manuels et listes d’objets qui sont à la disposition des guides mêmes ou des personnes osant voyager seules. Les textes de ce genre sont une source inépuisable de la littérature narrative populaire. Ce n’est que rarement qu’ils font connaître des faits historiquement exacts, peu recherchés au moyen âge et considérés comme ennuyeux même de nos jours. Car les monuments ne deviennent vivants et inoubliables que lorsqu’ils sont en rapport avec une histoire passionnante ou émouvante. De telles histoires laissent voir la mentalité populaire, elles sont souvent pleines d’indications folkloriques, c’est-à-dire tout ce qui manque dans la littérature officielle. Mais de plus ces récits de la bouche des guides ont fortement contribué à donner une image positive ou négative de Byzance dans des pays lointains, notamment parce que les voyageurs ont plutôt raconté oralement leurs aventures qu’ils ne les ont confiées au papier. Le rôle joué par les guides (en personne ou à travers un manuel) dans les échanges entre les peuples, la mentalité et la connaissance des motifs littéraires et folkloriques est encore entièrement à découvrir.