Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

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La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

On sait les luttes inexpiables qui opposèrent pendant 500 ans l’État byzantin aux Turcs seldjoukides puis ottomans.

Affrontements militaires, concurrence politique et religieuse entre un empire chrétien hellénophone et deux sultanats turcs et musulmans, l’État seldjoukide d’Anatolie du XIe au XIIIe et le sultanat ottoman des XIVe et XVe, mais à y regarder de plus près, la cohabitation forcée entre les deux adversaires en Anatolie puis dans les Balkans finit par transformer Turcs et Byzantins en « ennemis intimes », s’opposant mais se connaissant, animés d’un farouche esprit de concurrence mais aussi d’une familiarité ouverte qui permit bien des échanges institutionnels, culturels ou artistiques.

Je ne parlerai pas ici de cette interpénétration des sociétés turque et byzantine médiévales dont subsistent dans l’Istanbul actuelle bien des symboles : monuments à coupoles, agoras et meydan, ayazma et yalι et le caractère triple de la Ville : soit, en ignorant les immenses faubourgs modernes en perpétuelle expansion , 1/ la cité intra-muros, 2/ les faubourgs au-delà de Haliç ou Corne d’or, 3/ les faubourgs asiatiques.

Je vais perler seulement d’un domaine où les échanges et les contacts paraissent plus difficiles voire impossibles ; au Moyen Âge -comme à d’autres époques !- le domaine religieux où chaque groupe confessionnel campe sur ses positions doctrinales semble un domaine peu favorables aux contacts entre sociétés de religions différentes.

Or, sans prétendre bien sûr généraliser les deux cas particuliers que je présente ici, je vais évoquer deux exemples médiévaux où des représentants officiels de l’islam turc et du christianisme byzantin établirent des relations doctrinalement strictes mais humainement très ouvertes.

Le premier cas a pour cadre la ville de Nicée-Iznik quelques années après la conquête ottomane, soit en 1354. Cette rencontre met en présence un archevêque byzantin prisonnier des Turcs, et un savant ottoman (Danişmend).

Le second exemple rapporte une discussion théologique qui dura plusieurs jours à Ankara pendant l’hiver 1391, et qui eut pour protagonistes un empereur byzantin, également homme de lettres et théologien , et un müderris et soufi turc, probablement fondateur d’une célèbre tarikat.