Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

Cultures matérielles et identités locales

Site officiel : www.labraunda.org

Responsable : Olivier Henry (IFEA)

Ce programme de recherche vise à analyser la définition et l’évolution des identités locales à travers les grands bouleversements qu’a connus l’Asie Mineure de la période archaïque à la période hellénistique.
Cet axe de recherche s’intéresse principalement à la région de la Carie et s’organise autour de la période clé durant laquelle la dynastie des Hékatomnides régnait sur la région. Ni Grecs, ni Perses, les membres de cette dynastie, dont le plus fameux est Mausole, furent portés à la tête de la satrapie carienne par le pouvoir central perse. Pourtant ils sont aujourd’hui considérés comme les chantres de l’hellénisme et Mausole et son frère, Idrieus, comme les prototypes des futures royautés hellénistiques. Le 4e s. av. J.-C. a vu se développer en Carie une culture matérielle flamboyante (e.g. le Mausolée) ni grecque ni perse mais dont l’originalité repose sur l’interaction de ces deux sociétés avec une identité locale forte. Ces conditions particulières de l’expression d’une identité locale en font un parfait cas d’étude pour qui s’intéresse aux interactions entre cultures/identités locales et influence extérieure.

Cet axe de recherche s’appuie sur deux approches.

La première concerne le milieu funéraire et vise à définir les conditions du développement de la construction funéraire monumentale à la fin de la période classique, tout en analysant l’évolution du rôle de la tombe dans la pratique rituelle funéraire.
L’épigraphie funéraire mylasienne est riche d’une centaine d’épitaphes, datées entre l’époque hékatomnide et l’époque impériale. Leur lecture attentive fait ressortir un certain nombre d’aspects, dont la présence récurrente des Daimones Agathoi. Quelles sont ces divinités funéraires ? En quoi sont-elles « bienfaisantes » ? Sont-elles expressément figurées sur les différents types de monuments funéraires présents dans la chôra mylasienne ?
Pourquoi les retrouve-t-on si fréquemment mentionnées, non seulement à Mylasa, mais plus généralement dans le Sud-Ouest de l’Asie Mineure ? Faut-il les comprendre comme un exemple de transfert culturel ? Peut-on les comparer à d’autres divinités funéraires attestées dans l’épigraphie du monde grec ?
C’est pourquoi, dans le cadre de notre axe de recherche consacré à la culture carienne, il peut être intéressant de mettre en rapport, par l’étude de cette formule d’appel présente dans les épitaphes mylasiennes, les aspects funéraire et religieux avec l’architecture de cette région pour comprendre les stratégies mises en place par les vivants pour tenter d’assimiler le chaos qu’engendre la mort.

Le volet épigraphique de ces recherches est placé sous la responsabilité de Damien Aubriet, chercheur associé à l’IFEA.

La seconde approche s’intéresse à l’évolution d’un haut lieu de la culture carienne, le sanctuaire de Zeus Labraundeus (Olivier Henry et Baptiste Vergnaud). Transformé au 4e s. av. J.-C. par les Hékatomnides afin d’en faire une vitrine de la puissance politique, culturelle et économique de la dynastie, le statut de ce site passe très rapidement d’un petit sanctuaire local, attaché à la ville de Mylasa, à celui d’un grand sanctuaire pan-carien. Loin de cesser ses activités après la disparition des Hékatomnides, le sanctuaire continue de connaître une activité très riche jusqu’au milieu de la période byzantine. Les fouilles de ce sanctuaire, entamées en 1948, ont prouvé la richesse du site tant du point de vue architecturale que culturelle. Elles se poursuivent aujourd’hui dans une collaboration Franco-Suédo-Turque, soutenue par le Ministère Français des Affaires Etrangères et Européenne. L’intérêt de ces investigations tient dans plusieurs points : la pérennité de ce sanctuaire extra-urbain qui su traverser les siècles et perdurer sur plus d’un millénaire ; la remarquable élasticité de son culte qui d’anatolien passa d’abord à une divinité de type grecque puis chrétienne ; l’étonnante conservation des vestiges, uniques témoins d’une riche ‘stratigraphie culturelle’.

La Carie antique, à la croisée des chemins entre hautes terres et mer

Responsables : Koray Konuk, chercheur associé IFEA, UMR 5607 et Raymond Descat, IFEA

Ce programme vise à mieux connaître la géographie historique de la Carie antique. Située au carrefour de plusieurs civilisations (Grecque, Perse, Egyptienne, Chypriote, Rhodienne, autochtone carienne), la Carie est aussi localisée au carrefour d’importantes voies de communication du monde Egéen. De très nombreuses zones de son territoire escarpé sont encore très mal connues, il est donc important de procéder à des études de terrain micro-régionale afin de dégager une image pertinente de l’organisation du territoire et des interactions culturelles, politiques, économiques à l’œuvre.

- prospection « A l’Est d’Halicarnasse »
- projet de prospection archéologique à Syangela/Theangela

Collections monétaires

Responsable : Koray Konuk, chercheur associé IFEA, UMR 5607

Ce programme vise à publier les collections monétaires anciennes issues des fouilles archéologiques et des collections privées. Ces études sont relativement peu représentées en Turquie, bien que les monnaies soient une importante source pour la connaissance des pratiques économiques et politiques des sociétés anciennes. Publier ces collections permet de mettre à la disposition du monde de la recherche un important matériel de réflexion.

- publication des monnaies de fouilles (Erythrée, Téos)
- publication de collections privées et publiques (Musée de Bodrum, SNG Turquie 2)